Le BDSM pour traiter ses traumas

Le BDSM n’est pas qu’une réponse aux traumatismes, mais peut offrir une libération émotionnelle et une réappropriation du corps. Pour certains, c’est une exploration identitaire intense, pour d’autres, une simple quête de plaisir. Ce n’est pas une thérapie en soi, mais il peut avoir des effets thérapeutiques selon l’approche adoptée.

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Sexe et traumas

Si on retrouve beaucoup de gens ayant vécu des traumatismes dans l’univers libertin ou BDSM, c’est pas juste un hasard ou un caprice.

Mais ! Car il y a un mais, reste bien avec moi, parce qu’on va en parler plus loin dans cet article.

Déjà, commençon par la commencement. Si on trouve pas mal de gens avec un bagage dans le BDSM, y’’a des explications qui tiennent la route, alors allons-y, sans gants en latex ou en cuir. A mains nues !

1. Reprendre le contrôle

Quand t’as vécu des trucs traumatisants, t’as souvent l’impression que ta vie, ton corps, ou ta dignité, t’appartiennent plus. Le BDSM, avec ses règles hyper cadrées, permet de reprendre le contrôle dans un cadre sécurisé.

Que tu sois maitre ou soumis, les rôles sont clairs, et tout est basé sur le consentement. En gros, ça te permet de rejouer des scénarios de manière consciente et maîtrisée (au départ inconsciemment, puis, peut-être parla suite, de façon consciente, comme une forme d’exorcisme)

2. Catharsis émotionnelle

Dans cet univers, tu peux exorciser des émotions enfouies. La douleur physique ou le jeu des limites agit comme une sorte de thérapie corporelle.

Ça peut aider à libérer des tensions liées à des traumas anciens. En gros, tu te prends une claque bien réelle pour gérer les fantômes invisibles du passé.

3. Recherche de sensations intenses

Les traumas, ça chamboule tout : le cerveau, les émotions, la perception du monde. Certains recherchent alors des expériences extrêmes pour sentir qu’ils vivent vraiment.

Dans le BDSM ou le libertinage, l’intensité est au rendez-vous : plaisir, douleur, excitation, tout est décuplé.

4. Création de liens profonds

Les gens traumatisés ont souvent du mal à faire confiance ou à se connecter aux autres. Or, dans ces milieux, la confiance est une putain de pierre angulaire.

Que ce soit pour laisser quelqu’un te bander les yeux ou te fouetter, t’es obligé de créer un lien fort avec ton partenaire.

5. Revalorisation de soi

Certains traumas détruisent l’estime de soi. Être désiré dans un cadre libertin ou exploré dans le BDSM peut aider à se réapproprier son corps et à se sentir à nouveau puissant ou désirable.

6. Exploration de l’identité

Les traumas poussent parfois à questionner qui on est vraiment. Ces univers offrent un terrain d’exploration infini pour tester des rôles, des fantasmes, et mieux se comprendre.

En bref

C’est pas parce que t’as vécu un trauma que t’es automatiquement attiré par ces milieux, mais pour ceux qui y plongent, ça peut devenir un espace d’expression, de réparation et de transformation.

Paradoxalement, des trucs qui pourraient sembler malsains aux yeux des autres deviennent, pour ceux qui y participent, un moyen de se reconstruire et de reprendre pied… en prenant son pied.

Alors ouais, c’est pas un hasard si ces univers attirent des gens avec un sacré bagage. Mais au fond, ça leur permet peut-être, pour une fois, de poser leurs valises.

Le BDSM est une forme thérapie alors ?

Alors, dire que le BDSM est une forme de thérapie, c’est un peu risqué. C’est pas une thérapie au sens classique, genre un psy avec son carnet et ses silences lourds.

Mais on peut pas non plus balayer d’un revers de main l’impact que ça peut avoir sur le mental et les émotions. Y’a des nuances, alors déballons ça.

Pourquoi ça pourrait ressembler à une thérapie ?

  1. Libération émotionnelle
    T’as déjà vu des gens pleurer après une session BDSM ? Pas parce qu’ils ont mal (enfin, pas seulement), mais parce qu’ils ont lâché un poids émotionnel. Ça ressemble vachement à une catharsis qu’on pourrait vivre en thérapie. T’as des émotions enfouies qui remontent et qui s’expriment dans un cadre safe.
  2. Renforcement de la confiance
    Le BDSM est basé sur le consentement, les limites, et la communication claire. Pour quelqu’un qui a du mal à faire confiance à cause de traumas, ça peut être un terrain d’apprentissage concret. Et ouais, ça booste la confiance en soi et envers les autres.
  3. Exploration de soi
    Tu joues des rôles, tu explores tes désirs et tes peurs, tu testes tes limites. C’est hyper introspectif si c’est bien fait. Tu ressors parfois avec une meilleure compréhension de qui tu es, de ce que tu veux, et de ce que tu vaux.
  4. Réappropriation du corps
    Pour ceux qui ont vécu des traumas liés au corps (abus, honte, etc.), le BDSM peut être un moyen puissant de se réconcilier avec leur physique. C’est toi qui choisis comment ton corps est touché, regardé ou “utilisé”. Ça redonne un putain de pouvoir.

Pourquoi c’est pas une thérapie classique ?

  1. Pas encadré par des pros
    Un bon partenaire BDSM, c’est pas un psy formé pour gérer tes traumas. Si tu dérapes ou que des souvenirs douloureux remontent, il n’a pas forcément les outils pour t’aider à t’en sortir.
  2. Risque d’amplifier les traumas
    Mal fait, ça peut être destructeur. Si tu revis des scénarios traumatiques sans avoir bossé dessus avant, ça peut te foutre en vrac. C’est un terrain glissant, et sans préparation, tu peux te retrouver à aggraver les dégâts.
  3. Pas d’analyse structurée
    En thérapie, on déconstruit, on analyse, on crée des connexions conscientes entre tes expériences et tes réactions. Dans le BDSM, tu peux ressentir des choses très fortes, mais sans les outils pour les comprendre, c’est pas suffisant pour une vraie guérison.

Le bon compromis ?

Le BDSM peut être complémentaire à une thérapie. Si t’as un psy qui te suit et que t’as bossé sur tes traumas, ça peut devenir un espace d’expérimentation et de réparation.

Mais tout miser sur le BDSM en espérant régler tes problèmes, c’est comme vouloir réparer une fuite avec du scotch : ça peut marcher un moment, mais c’est pas toujours fiable.

En gros, le BDSM, c’est pas une thérapie en soi, mais pour certains, ça peut avoir des effets thérapeutiques. Le tout, c’est de le faire avec les bonnes intentions, dans un cadre respectueux, et sans se mentir sur ce que ça peut ou ne peut pas faire.

Si on pousse encore un cran plus loin la réflexion, on peut se demander si le BDSM est une réponse au trauma ou si c’est un moyen d’explorer une partie de soi qui existe indépendamment de ce qu’on a vécu.

Parce que, soyons honnêtes, tout le monde dans le BDSM n’a pas forcément un passé traumatique, et inversement, toutes les personnes traumatisées ne vont pas naturellement se tourner vers le BDSM.

Le BDSM est-il uniquement une conséquence du trauma ?

  1. Pas forcément
    Il y a des gens qui pratiquent le BDSM sans avoir le moindre trauma. Pour eux, c’est juste un plaisir, une manière de jouer avec le contrôle, la douleur, l’intensité. Y’a rien de cassé chez eux, et pourtant, ils adorent ça. Ce qui prouve bien que ça n’est pas qu’une réparation psychologique.
  2. Une attraction naturelle pour certaines personnalités
    Certaines personnes aiment le frisson, les expériences intenses, les dynamiques de pouvoir. Y’a des traits de personnalité qui peuvent favoriser une attirance pour ces pratiques sans qu’il y ait de trauma derrière.
  3. Différencier BDSM de mécanismes de compensation
    Quand quelqu’un entre dans le BDSM pour gérer une souffrance intérieure qu’il n’a pas affrontée autrement, c’est un mécanisme de compensation. Mais si c’est un choix consenti, joyeux et assumé, alors on n’est plus dans la réparation, mais dans l’exploration personnelle.

Alors, BDSM = besoin de réparation ou simple préférence ?

Ça dépend des gens. Y’a ceux qui y vont pour se reconstruire, et y’a ceux qui y vont juste parce que ça les fait kiffer. L’important, c’est pas le “pourquoi” au départ, mais surtout comment tu pratiques et dans quel état d’esprit.

Et, en fin de compte, qu’on parle de trauma ou de simple goût pour l’intensité, ce qui ressort du BDSM, c’est cette recherche de liberté absolue dans un cadre maîtrisé.

Une putain de contradiction qui, pourtant, fait tout son charme.

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