Tu veux être sa chienne. Tu veux qu’il t’attache, qu’il te tienne, qu’il t’ordonne de ramper et de gémir. Tu veux lui appartenir. Mais au moment de plier, quelque chose en toi résiste.
Tu te tiens droite quand tu devrais te courber. Tu justifies quand tu devrais t’abandonner. Tu regardes ailleurs quand il te dit : Aboie. Et tu t’en veux.
Ce n’est pas que tu n’en as pas envie. C’est que ton orgueil et ta peur t’enchaînent plus que ses liens.
Et tant que tu ne les auras pas reconnus, apprivoisés, domptés, tu ne pourras pas jouir pleinement de ce que tu es vraiment. Une chienne assumée. Intégrale. Sublime dans sa soumission choisie.
🧱 L’orgueil : cette muraille qui te coupe de toi
Tu veux qu’il t’ouvre… mais tu tiens la porte fermée
L’orgueil, ce n’est pas la fierté saine. C’est le mécanisme de défense le plus pernicieux, celui qui te fait croire que tu maîtrises encore, alors que tu brûles de tout lâcher.
Il se traduit par :
- Des pensées du type “je ne vais pas lui donner ce pouvoir”
- Le refus de demander, de supplier, de pleurer
- Une crispation dans le regard, la posture, la voix
C’est ta partie haute, ta “bonne élève”, ta femme forte, ta maîtresse d’apparence qui dit : non, pas comme ça.
Mais le BDSM, surtout dans une dynamique Maître/Chienne, n’est pas un terrain pour l’orgueil. C’est un champ de désarmement volontaire. Tant que tu restes en lutte contre ta propre vulnérabilité, tu ne fais que jouer à être soumise. Tu n’en vis pas l’extase.
Et cette extase ne peut venir qu’à une condition : tomber volontairement. Pas être brisée. Tomber. Se jeter.
😨 La peur : celle de se perdre ou… de se révéler ?
Et si tu avais plus peur de ta lumière que de ton ombre ?
Beaucoup de femmes ont peur d’être brisées par la soumission. C’est légitime, surtout dans un monde où l’on t’a répété que t’affirmer, c’était te protéger.
Mais dans le BDSM, la soumission bien négociée n’est pas une perte, c’est un choix. Ce qui te fait peur, souvent, ce n’est pas la déchéance. C’est le feu que ça allume en toi. Cette puissance nouvelle que tu ressens à genoux, à nu, à moitié tremblante et entièrement offerte.
Tu as peur :
- De ne plus pouvoir revenir en arrière
- D’être jugée (par toi, par lui, par les autres)
- D’aimer ça trop fort
- De découvrir que tu as toujours été cette femme-là
Et pourtant, c’est dans cette peur que se cache ton désir le plus brut.
Maîtresse Pandora le dit sans détour : “La peur est le parfum du vrai désir. Sans elle, tu n’es qu’en surface.”
🧬 Les leviers pour te libérer
Et faire taire, enfin, ce qui t’empêche de jouir pleinement
Tu ne pourras jamais tuer ton orgueil ni ta peur. Mais tu peux les convertir. En tremplins. En outils. En rituels. Voici comment :
1. Nommer pour désarmer
- Écris noir sur blanc ce que tu redoutes dans la posture de chienne
- Dis-le à ton Maître ou ton partenaire : “J’ai peur de ça, j’ai honte de ça”
- Expose-le avant qu’il ne l’utilise dans le jeu : cela change tout
2. Créer un rituel de déposition
- Mets-toi à genoux chaque jour, même seule
- Utilise un mot, un geste, un parfum, un bijou qui dit “j’entre dans ma dynamique”
- Offre un objet symbolique à ton Maître (laisse, collier, morceau de tissu…) : il portera ton abandon
3. Redéfinir l’orgueil
- Ne le vois plus comme une barrière, mais comme la force qu’il te faudra pour t’abandonner en toute conscience
- Répète-toi : “Je ne me renie pas, je m’offre.”
4. Jouer à avoir honte
- Intègre la honte comme un kink, pas comme un signal d’alerte
- Demande une scène d’humiliation soft pour commencer (regard, mot, posture)
- Laisse la honte devenir une onde chaude, pas un blocage glacial
5. Te faire accompagner
- Par un Maître qui comprend la puissance psychologique de la soumission
- Par un professionnel (sexothérapeute, coach BDSM, etc.) si le passé remonte trop fort
Le vrai courage, ce n’est pas d’avoir peur. C’est de ne plus laisser cette peur diriger tes choix.
🩶 Une chienne, ce n’est pas une femme cassée. C’est une femme révélée.
Tu n’es pas soumise parce que tu es faible. Tu es soumise parce que tu es prête.
Ce rôle-là, il ne s’improvise pas. Il ne s’endosse pas comme un costume.
Il se construit. Il se pleure. Il se répète. Il se rate. Puis il se transcende.
Et pour ça, il faut :
- Accepter de ne pas tout comprendre
- Accepter de ne pas tout contrôler
- Accepter de se laisser faire… par soi-même
C’est là que se joue la vraie métamorphose : quand tu cesses de t’excuser de ton désir.
Quand tu ne te bats plus contre ce que tu ressens. Quand tu t’allonges, que tu tends les poignets, et que tu dis : “Je suis prête. Pas parfaite. Juste prête.”
🐾 Conclusion : Sois la chienne qui choisit sa laisse
Le jour où tu accepteras que ton orgueil est une façade, que ta peur est un masque, tu pourras enfin commencer à jouir vraiment.
Pas en surface. Pas dans la performance. Mais dans la chair. Dans le cœur. Dans les tripes.
Et ce jour-là, tu ne ramperas pas parce qu’il te l’a demandé. Tu ramperas parce que tu ne pourras pas faire autrement.
Parce que tu sauras que ton désir est là. Dans la poussière. Dans la honte. Dans la fierté de t’être offerte, libre, lucide, brûlante.
Et plus personne, pas même toi, ne pourra te l’enlever.
