🩸 Quand tu mouilles pour ce qui te fait honte
Et que c’est peut-être là, justement, que tu te trouves.
Tu veux qu’il t’exhibe. Qu’il te montre. Qu’il dise “regardez, elle est à moi”.
Tu veux qu’il te prête, qu’il t’abaisse, qu’il t’use jusqu’à l’os.
Tu veux être appelée “chienne”, “salope”, “objet”.
Et ce n’est pas un caprice. Ce n’est pas une phase. C’est un cri du ventre.
Et pourtant, tu n’oses pas le dire. Tu ruses. Tu fais semblant d’aimer “juste un peu de domination”. Parce qu’au fond, tu as honte. Tu crois que ce désir fait de toi une femme cassée, abîmée, à réparer.
Et si, au contraire, c’était ce désir-là qui te révélait ?
Et si cette envie d’être humiliée, utilisée, offerte… n’était pas une déchéance, mais une ascension brutale vers ta vérité la plus crue ?
🧠 Ce que ce désir dit vraiment de toi
Non, tu n’es pas malade. Tu es lucide.
Ce fantasme d’être rabaissée, mise à nu, offerte à un autre ou à un regard extérieur… il n’a rien d’anormal. Il est archétypal. Il traverse des siècles de littérature, d’art, de chair.
Il est inscrit dans les œuvres du Marquis de Sade, sublimé dans Histoire d’O, réinventé par Tiffany Reisz, consumé par Pepper Winters.
Tu n’as rien inventé. Tu touches quelque chose de sacré et sale à la fois.
Et c’est précisément parce que c’est trouble, inconfortable, limite, que c’est puissant.
Ce que ton corps te dit, quand il mouille à l’idée d’être utilisée, c’est :
“Je veux tout risquer pour me sentir vraie.”
“Je veux sortir de moi. Me brûler. Me dépouiller. Et renaître.” “Je veux que l’autre me voie — pas comme une femme bien. Comme une bête qui s’assume.”
🧯 Ce n’est pas l’humiliation qui te détruit. C’est le silence autour.
Tu n’as pas honte d’avoir envie. Tu as honte de ne jamais avoir pu le dire.
Ce n’est pas ce que tu veux qui te brise.
C’est de ne pas savoir où le dire sans être jugée, exclue, réparée de force.
On te dira :
- “Tu dois avoir été traumatisée pour aimer ça.”
- “C’est une forme de haine de soi.”
- “Tu as besoin de soins, pas d’un Maître.”
Et si c’était tout l’inverse ? Et si ce que tu demandes, ce n’était pas de la violence, mais du sacré renversé ? Un espace où tu peux jouir sans filtre, dans une scène où tu choisis ta chute. Un moment où tu dis : “Je me donne. Je me défais. Je me transcende.”
Tu n’as pas besoin d’être soignée.
Tu as besoin d’un cadre. D’un miroir. D’un lien clair, solide, ritualisé.
🧬 L’envie d’être utilisée n’est pas une soumission. C’est une offrande.
Et une offrande, ça se prépare. Ça se choisit. Ça se sacralise.
Quand tu dis “utilise-moi”, tu ne demandes pas une décharge sur ton corps.
Tu demandes à être vue dans ce que tu as de plus abandonné, de plus brut, de plus nu. Tu réclames un rituel, un cadre, une scène où ton effacement est conscient, choisi, orchestré.
Et ce jeu-là est hautement politique.
Parce qu’il :
- Dérange l’idée de “la femme respectable”
- Met en lumière ton propre pouvoir d’auto-déconstruction
- Brise le mythe de la soumise docile : tu ne subis rien, tu commandes la scène par ton abandon
Tu n’es pas une poupée brisée.
Tu es l’autrice d’une mise à nu totale.
🔥 L’exhibition, le partage, la dégradation : trois actes de révélation
Et si chaque “abaissement” était une façon de t’élever autrement ?
Exhibition : tu veux être vue.
Pas pour plaire. Pour être mise en lumière dans ta honte.
Tu veux que l’autre voit ce que toi-même tu caches. Et qu’il ne détourne pas le regard.
Partage : tu veux être offerte.
Pas volée. Offerte. Par lui, avec lui, à travers lui.
Parce que ce geste scelle ton lien à lui plus que n’importe quel “je t’aime”.
Dégradation : tu veux être appelée autrement.
Pas “chérie”. Pas “mon amour”. Tu veux “chienne”, “jouet”, “ordure”.
Non pas pour être salie. Mais parce qu’à travers l’insulte, tu entends enfin ton vrai nom.
Et ce nom-là, tu ne peux pas te le donner seule. Tu as besoin qu’il te soit hurlé, imposé, inscrit dans ton corps. Pour pouvoir, ensuite, le choisir. L’aimer. Le revendiquer.
🩶 Ce n’est pas mal. C’est vital
Assumer ce genre de désir, ce n’est pas tomber.
C’est décider de descendre consciemment dans tes propres bas-fonds.
Et d’en faire un autel.
Tu veux être humiliée ?
Parfait. Mais pas par n’importe qui. Pas dans n’importe quelles conditions.
Tu veux que l’humiliation te révèle. Qu’elle t’ouvre. Qu’elle te fasse jouir.
Et pour ça, il faut :
- Un cadre. Un Maître. Un lien sûr.
- Un mot d’arrêt. Un mot d’amour. Un mot de feu.
- Une lucidité radicale : tu ne fais pas ça pour lui plaire. Tu fais ça pour te rejoindre.
Alors non. Ce n’est pas mal.
C’est viscéral. C’est sensuel. C’est extrême.
Et c’est peut-être là, précisément, que commence la vraie liberté. Celle de dire :
“Je suis cette femme-là. Celle qui veut qu’on la détruise pour mieux l’adorer.”
Et quand tu peux dire ça sans trembler ?
Ce n’est plus une honte.
C’est ton empire.