Rejouer l’agression dans le sexe : fantasme de revanche ou réappropriation ?

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🧠 Quand le fantasme vient gratter la plaie

Y’a des fantasmes qui foutent la honte. Des désirs qu’on n’ose même pas murmurer dans une pièce vide. Et puis y’a celui-là. Celui de revivre une agression. Pour de faux. Mais avec les mains d’un autre. Avec des codes, des règles, un scénario.

On appelle ça du viol consenti — un jeu de rôle sexuel où la victime choisit de ne plus l’être, ou pas comme avant.

Mais est-ce une réappropriation ou une nouvelle blessure déguisée ?

🎭 Le viol consenti : fantasme ou bombe à retardement ?

🤯 Un paradoxe explosif

Ce fantasme s’appelle « rape play » ou CNC (consensual non-consent).
Dans les faits, c’est :

  • une simulation très cadrée,
  • entre adultes consentants,
  • avec un safe word clair et des limites négociées en amont.

Mais quand on a vécu un vrai viol, ce jeu devient plus complexe.
Parce qu’on ne rejoue pas n’importe quelle scène. On rejoue celle qui a tout fracturé.

⚔️ Une revanche possible : reprendre la main sur l’horreur

✊ Rejouer pour ne plus subir

Certains et certaines y trouvent un exutoire. Une forme de reprogrammation du souvenir. Cette fois :

  • je choisis l’endroit,
  • je choisis l’agresseur,
  • je choisis même l’impuissance.

Et dans ce « choix de ne pas avoir le choix », il y a une libération.

C’est ce qu’expliquait Domina Laetitia lors d’un atelier sur le CNC :

“Quand une soumise me dit ‘je veux que tu me forces’, je comprends : elle veut que je l’amène à ce point de bascule où elle cesse de fuir.”

🧨 Quand c’est une rechute maquillée

🕳️ Le risque de se revictimiser

Mais l’inverse existe.
Certain·es revivent leur agression sans pouvoir poser de mots dessus, et utilisent le « jeu » comme prétexte pour anesthésier ce qu’ils ne peuvent pas affronter.

Signes que ça dérape :

  • pas de négociation préalable,
  • partenaire dominant peu ou pas formé,
  • présence de dissociation pendant ou après,
  • culpabilité immense post-acte.

Ce n’est plus un fantasme. C’est un automate.

🛑 Ce qu’il faut ABSOLUMENT poser avant ce type de jeu

📜 Le contrat émotionnel

Si tu veux explorer ce fantasme en conscience, il te faut :

  • un partenaire SAFE (formé, patient, capable d’arrêt immédiat),
  • une phrase d’arrêt non ambiguë,
  • un aftercare renforcé : eau, silence, tendresse, câlin, présence.

Et surtout : une parole libre après. Si t’as envie de tout foutre en l’air et pleurer pendant 1h, tu dois pouvoir.
Tu ne lui dois pas un “merci”.

🧬 Fantasme ou trace du trauma : comment savoir ?

💡 L’intention change tout

Pose-toi ces questions :

  • Est-ce que ce fantasme m’excite ou m’anesthésie ?
  • Est-ce qu’il me donne une sensation de pouvoir ou une sensation de vide ?
  • Est-ce que je peux en parler sans honte ?
    → Si la réponse est non à tout, c’est peut-être pas un fantasme. C’est une répétition traumatique.

Voici une conclusion de 250 mots, intense, lucide et alignée avec la ligne éditoriale SexisLife :

🌒 Conclusion : danser avec le feu, sans s’y cramer

Le fantasme du viol consenti n’est pas une provocation. C’est un cri.
Parfois un appel à la réparation. Parfois un masque porté sur une douleur qu’on n’a pas su nommer.

Mais attention : ce fantasme-là, quand il s’enracine dans un passé d’agression réelle, n’est jamais anodin. Il faut un partenaire d’une solidité rare, une conscience de soi presque chirurgicale, et un cadre d’une précision millimétrée pour que l’expérience soit libératrice — et non destructrice.

Le problème, c’est que la honte t’empêche souvent de le dire.
Alors tu fais. Tu testes. Tu t’exposes. Tu crois que le fait de vouloir revivre l’agression te protège. Mais vouloir n’est pas toujours consentir.
Surtout quand c’est le trauma qui veut à ta place.

Rejouer la scène, si c’est pour te réapproprier ce qui t’a été volé, peut être une traversée puissante. Mais ça ne fonctionne que si tu es acteur·rice de l’écriture du scénario, du choix du partenaire, et du moment où tout s’arrête.

Le fantasme du viol consenti, ce n’est pas “vouloir être violé·e”.

  • C’est souvent : “je veux qu’on me prenne, mais avec mon accord.”
  • C’est dire : “je veux tomber, mais dans des bras qui me rattrapent.”

Et ça, ça s’apprend. Ça se construit. Ça ne s’improvise pas. Le viol consenti n’est pas un jeu pour réparer une blessure ouverte. C’est une exploration à mener quand la cicatrice est refermée, et que tu sais où poser les limites de ton plaisir.

On en parle ?

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