🔥 quand le lit devient une scène d’audition
Tu veux bien.
Tu dis oui.
Mais dans ta tête, c’est le bordel. Et si tu ne mouilles pas ? Et si tu ne gémis pas comme « il faut » ? Et si tu bloques d’un coup, sans raison ?
Tu as survécu à un trauma, et maintenant, tu te juges de ne pas performer ? On va être clairs : le sexe n’est pas un test. Ce n’est pas là qu’on prouve qu’on va mieux.
Et si tu ressens cette pression de “bien faire” après un viol ou une agression, cet article est pour toi.
🧠 La performance : l’ennemi intime post-trauma
🥀 Le corps blessé n’est pas un corps inapte
Après une agression sexuelle, le corps devient une énigme. Il peut :
- se crisper sans raison,
- fuir le plaisir ou l’orgasme,
- bloquer au moment le plus inattendu.
Et dans notre société ultra performative, où “le bon sexe” est synonyme d’aisance, de fluidité, de réactivité, ça fout le vertige.
Mais attention : la peur de ne pas être à la hauteur ne vient pas de toi. Elle vient d’un modèle qui oublie la réalité des corps marqués.
🫥 Ce que veut dire “ne pas être à la hauteur” (spoiler : pas grand-chose)
🧩 De quoi parle-t-on vraiment ?
- Ne pas mouiller ?
- Ne pas prendre d’initiative ?
- Ne pas être sexy quand on jouit ?
- Ne pas savoir “quoi faire” de son corps ?
Tu crois que ce sont des fautes. Mais ce sont des conséquences.
Et si ton ou ta partenaire attend de toi une “performance”, c’est qu’iels n’ont pas compris que le sexe, c’est d’abord de l’écoute. Pas du spectacle.
⛓️ Les pièges de la validation par le sexe
🤯 Jouer le rôle au lieu d’être présent·e
Après un trauma, on veut souvent « rattraper ».
Prouver qu’on est “désirable malgré tout”. Qu’on est “capable”. Qu’on est pas “cassé·e”.
Alors on s’efforce :
- d’avoir l’air d’avoir envie,
- de jouir pour rassurer l’autre,
- de faire comme si.
Mais à force de feindre, tu t’effaces.
Et pire : tu confirmes cette croyance que tu ne mérites de l’amour qu’en jouant bien ton rôle.
🛠️ Revenir au sexe comme espace de lien, pas d’évaluation
🧘🏾 Lâcher le « résultat »
Le sexe peut être :
- un câlin qui dégénère en fou rire,
- une caresse qui ne va nulle part,
- une séance de regard, de souffle, de rien du tout.
Et ça peut suffire.
Tu n’as rien à prouver.
Ton corps est déjà légitime dans l’état où il est, même s’il tremble, même s’il se ferme, même s’il dit stop.
💬 En parler sans s’excuser
🗣️ Tu n’as pas à être fluide. Tu as à être vrai·e.
Pose les choses.
Pas en mode justification. En mode réalité.
- “Je peux avoir envie et me figer.”
- “Je ne sais pas encore ce que je peux ou pas.”
- “Je veux qu’on y aille lentement, sans attente.”
Tu n’as pas à dire pourquoi. Mais tu peux dire comment.
Et si ça fait fuir l’autre ?
C’est que tu viens d’éviter quelqu’un qui voulait ton corps, pas toi.
🧨 ta valeur ne se mesure pas à ta libido
Tu veux une vérité brute ?
Tu n’as pas besoin d’être performant·e pour mériter du plaisir.
Tu n’as pas à prouver quoi que ce soit pour être aimable, aimant·e, aimé·e.
Le sexe après un trauma, ce n’est pas une revanche à gagner sur ton passé.
C’est une terre à redécouvrir, pas un objectif à atteindre.
Et tu ne fais pas du « mauvais » sexe. Tu fais le tien, ici, maintenant, avec les moyens du bord — et c’est déjà énorme.
