🧨 vendre ton corps dans ta tête, est-ce si sale ?
Tu ne veux pas vraiment te prostituer.
Et pourtant, dans un coin de ton crâne, l’idée te fait frissonner.
- Être payée pour jouir.
- Être choisie comme un produit.
- Ou, au contraire, servir sans qu’on te regarde vraiment.
Fantasme trouble, parfois honteux, que tu gardes au chaud entre deux orgasmes solitaires.
Mais ce fantasme-là, il n’est pas anodin. Il parle. Il te dit quelque chose. Pas forcément que tu veux devenir escorte. Mais peut-être que tu veux explorer ta valeur, ta honte, ton pouvoir, ton abandon.
Alors, qu’est-ce que ça raconte de toi, ce désir d’être “achetée” pour du sexe ?
Spoiler : beaucoup plus que tu ne crois.
💰 Fantasmer d’être payée pour du sexe : un fantasme de pouvoir inversé
🎭 La pute rêvée n’est jamais soumise comme on le pense
Dans beaucoup de scénarios mentaux, la prostituée fantasmée tient les rênes :
- Elle décide qui, quand, comment.
- Elle encaisse sans s’émouvoir.
- Elle est froide, distante, inatteignable.
👉 C’est une forme de toute-puissance sexuelle.
Elle donne sans s’attacher. Elle règne sur ses propres règles.
Fantasmer ça, ce n’est pas vouloir être exploitée.
C’est souvent vouloir devenir inatteignable émotionnellement, intouchable au fond, intouchée malgré les corps.
🧎♀️ Ou au contraire : se donner toute entière, pour rien, à n’importe qui
😶 Le fantasme de déchéance choisie
Autre version : celle où tu t’offres.
Sans fard. Sans filtre. Sans amour.
Juste parce qu’on te paie. Ou même sans argent. Juste pour être prise.
Là, ce qui s’érotise, c’est :
- la perte de statut,
- la soumission à une pulsion sociale ou masculine,
- l’annulation de ton individualité au profit du rôle.
Et parfois, ça vient réactiver un vieux schéma d’abandon.
Mais à l’envers. Parce que cette fois, c’est toi qui choisis.
Tu choisis de devenir objet. Tu prends plaisir à ne plus avoir de choix.
C’est dérangeant ? Oui.
Mais c’est précisément parce que c’est dérangeant que ça excité.
🧠 Alors, que dit ce fantasme sur toi ?
🔍 4 clés de lecture possibles (et qui se combinent)
- Tu veux explorer ton pouvoir sexuel.
→ Être désirée, payée, regardée, objet de luxure. - Tu veux t’effacer dans l’acte.
→ Ne plus penser, juste te laisser faire, être utile, jouir dans l’oubli. - Tu veux transgresser l’image de la “femme respectable”.
→ Et t’autoriser à devenir l’indécente, la vendue, la salope — pour de faux. - Tu veux tester ce que ça ferait d’être “vide” sans l’être.
→ Et découvrir que même utilisée, tu restes souveraine de ton plaisir.
💬 Ce fantasme te dégoûte parfois ? C’est normal.
⚖️ La morale s’invite au lit… même quand tu joues
Le fantasme de prostitution est l’un des plus mal compris parce qu’il touche à :
- l’argent,
- le consentement complexe,
- la déshumanisation.
Et on t’a appris que c’était sale, dégradant, humiliant.
Alors ton excitation te fait peur.
Mais l’excitation n’est pas adhésion.
Le fantasme n’est pas un programme.
C’est un théâtre où tu viens jouer avec des morceaux de toi-même, sans les endosser dans la vraie vie.
🛑 Et si tu veux vraiment passer à l’acte ?
Fantasmer, c’est une chose. Mais si l’idée de le vivre vraiment te hante, t’attire, t’excite au point de vouloir tester, alors pose-toi, sincèrement.
🧭 Demande-toi :
- Qu’est-ce qui t’attire : le rapport d’argent, le pouvoir de séduire, le frisson du danger, la mise en scène ?
- Est-ce un fantasme ponctuel ou une pulsion récurrente ?
- Est-ce que tu veux le faire pour toi, ou pour valider quelque chose dans le regard de l’autre ?
Et surtout, si tu veux passer à l’acte, fais-le avec un cadre béton :
- Informe-toi sur les réalités du travail du sexe (pas les fantasmes).
- Protége-toi physiquement, juridiquement, émotionnellement.
- Détermine tes limites non négociables.
- Choisis le contexte : tu peux incarner ton fantasme via des jeux de rôle, du CNC, ou des expériences encadrées type escorting ponctuel ou BDSM pro.
Mais souviens-toi : vivre un fantasme ne donne pas toujours le frisson attendu.
Parfois, le fantasme reste plus puissant dans ta tête que dans la réalité.
Et c’est OK aussi.
Ce n’est pas une fuite.
C’est une forme de lucidité.
Tu peux garder ce désir comme un territoire privé, sans jamais t’y perdre.
🌒 tu peux l’imaginer, l’explorer, ou juste l’honorer — sans t’y dissoudre
Ton fantasme de prostitution n’est pas une erreur de fabrication.
C’est un miroir. Un espace mental où tu testes ta valeur, ta puissance, ta vulnérabilité.
Et parfois, ton vide.
Tu y projettes des choses que tu ne peux pas toujours vivre ailleurs : le contrôle total, l’abandon absolu, la perte de visage, la jouissance brutale, sèche, transactionnelle.
Tu n’es pas obligée de le jouer pour qu’il soit valide.
Tu n’as rien à prouver.
Mais si tu ressens ce besoin de le matérialiser, de passer de l’image à l’expérience, alors fais-le à ton rythme, avec des balises.
- Ce n’est pas le fantasme qui est dangereux.
- C’est l’absence de conscience, de cadre, de retour à soi après coup.
Le travail du sexe réel, ce n’est pas le fantasme : c’est une réalité faite de choix, de risques, de règles, et parfois de solitude.
Tu peux aussi explorer ton fantasme par la mise en scène : jeux de rôle, CNC encadré, échange de pouvoir érotique… sans aller jusqu’à la réalité crue.
- Tu as le droit de vouloir être prise pour un billet.
- Tu as aussi le droit de garder ça dans ton lit mental.
- Tu as le droit de jouir de l’idée sans avoir à t’en expliquer.
Ce n’est pas sale. C’est complexe. Et c’est à toi.
Fantasmer la pute ne fait pas de toi une marchandise.
Ça fait de toi une femme (ou un homme) qui ose regarder son désir en face, même quand il dérange.
Et ça, c’est profondément libre.